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Coup d’Etat déjoué en Guinée-Bissau

2 février 2022

Le président Umaro Sissoco Embalo, a échappé à une tentative de coup d’Etat. Aucun bilan exact du nombre de victimes n’a encore été dressé.

Le président Umaro Sissoco Embalo, à Bissau, le 1er février 2022
Le président Umaro Sissoco Embalo, à Bissau, le 1er février 2022Image : Radio Bantaba/REUTERS

Le calme est revenu dans les rues de Bissau. La tentative de coup d'Etat a échoué, c'est ce qu'a fait savoir le président, Umaro Sissoco Embalo.

Le chef de l'Etat a raconté à la presse l'assaut du palais du gouvernement, une attaque qu'il a vécue de l'intérieur pendant sept heures, puisqu'il était en train, avec son Premier ministre Nuno Gomes Nabiam, d'assister à un conseil des ministres.

(Re)lire aussi → La Guinée-Bissau et le Mali au cœur du trafic

Umaro Sissoco Embalo affirme qu'il y a eu "beaucoup de morts" durant la fusillade dans le quartier. Selon lui, les forces de sécurité ont réussi à déjouer l'attaque ainsi que la tentative visant à l'assassiner, de même que les membres du cabinet.

Le Premier ministre Nuno Gomes NabiamImage : Braima Darame/DW

Le président bissau-guinéen a aussi établi un lien entre ces violences et la lutte initiée contre le narcotrafic:

"Quand j'ai été élu président de la République, je défends deux choses: la lutte contre la corruption et le narcotrafic. [Les violences] sont liées à cela [...]  J'en connaissais le prix.[...] Il y a eu beaucoup de morts. [...] Ce n'était pas seulement une tentative de coup d'Etat mais aussi de tuer le président de la République et tout le cabinet. [...] Mais ils n'ont pas réussi à entrer [dans le palais]. Je félicite nos forces de défense et de sécurité."

Incompréhension

Des habitants des quartiers près de l'aéroport ont quitté leur maison. Les marchés et les banques ont fermé hier, tandis que des véhicules militaires circulaient dans les rues.  

Quelques habitants de Bissau, après le putsch manqué du 1er février 2022Image : Antonio Amaral/LUSA/EPA-EFE

Témoignage de Guerry Gomes Lopes, coordinateur du Forum des organisations de la société civile de Guinée-Bissau, au micro de Braima Darame, du programme lusophone de la DW.

"C'est une situation regrettable. Le pays a connu successivement de nombreuses crises politico-militaires. Nous pensions en être sortis, avec les élections, mais malheureusement nous sommes à nouveau confrontés à un bien triste scénario. Personne ne sait ce qui se passe actuellement. Tout ce que nous savons, c'est qu'il y a eu des tirs. D'après les images qui ont été partagées, nous pouvons confirmer que des personnes ont été tuées. (...) "Les gens sont restés chez eux, beaucoup plus calmes qu'avant, mais ils attendent des informations sur ce qui se passe. Les images ont été partagées sur internet et nous savons qu'il y a eu des tirs et des morts. C'est presque devenu une habitude pour nous de faire face à ce genre de crise."   

Condamnation

António Guterres, le secrétaire général de l'ONUImage : John Minchillo/POOL/AP/picture alliance

La Guinée-Bissau a connu quatre coups d'Etat et plus d'une douzaine de tentatives de putsch depuis son indépendance du Portugal en 1974.

Le Secrétaire général des Nations unies a condamné les violences d'hier. Selon Antonio Guterres, "il est clair pour nous que les coups d'Etat sont totalement inacceptables. Nous assistons à une terrible multiplication des coups d'Etat, et nous appelons expressément les soldats à retourner dans les casernes et à ce que l'ordre constitutionnel soit pleinement maintenu dans le contexte démocratique de la Guinée-Bissau d'aujourd'hui."

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a également condamné cette tentative de coup d'Etat. Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a exprimé sa "grande inquiétude".