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climatSénégal

Energies renouvelables où fossiles, le Sénégal se cherche

5 juin 2023

Le Sénégal a récemment découvert des gisements de pétrole et de gaz que le pays compte bien exploiter, malgré ses abondantes ressources en énergies renouvelables

Vue aérienne sur un parc d'éoliennes au Sénégal
Le parc Taïba Ndiaye est le plus grand projet éolien d'Afrique de l'OuestImage : Adrien Barbier/AFP

Un récent rapport indique que le Sénégal "dispose d'abondantes ressources en énergies renouvelables, notamment solaires et éoliennes, pour ne pas exploiter les énergies fossiles".  

Ce sont les termes d’une étude menée par les organisations de défense du climat, New Climate Institute et Germanwatch, avec l'appui du parti allemand Les Verts. Pour les auteurs du rapport, l'Allemagne peut aider le Sénégal à opérer une transition énergétique juste et à atteindre ses objectifs de développement durable plutôt que d'investir dans le gaz.  

L’étude avait été lancée au lendemain de la visite du chancelier allemand à Dakar il y a un an, le 22 mai 2022, quand il avait annoncé soutenir la production et l’exportation du gaz sénégalais.  

Ecoutez le reportage

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Accord de Paris 

Le but de cette étude serait, à l’inverse du message de la visite du chancelier, de prouver que le pays peut se passer de l’exploitation du gaz. Pour Lisa Badum, présidente de la commission Energie et Protection du climat au Parlement allemand, et membre des Verts, "signer un accord de livraison de gaz ave le Sénégal contredit nos obligations au titre de l'Accord de Paris, en particulier le fait que nous ne voulons plus soutenir financièrement l’exploitation des combustibles fossiles dans le monde. C'est pourquoi nous voulons utiliser cette étude pour montrer qu’il y a une alternative au gaz et au pétrole."

En 2021, Taïba Ndiaye, le plus grand projet éolien d'Afrique de l'Ouest, a été inauguré au Sénégal, ce qui prouve que le pays sait tirer parti de son potentiel en matière d'énergies renouvelables.  

Le Sénégal veut également se positionner comme producteur d'énergie solaireImage : Seyllou/AFP/Getty Images

Le coût de la transition 

Mais la stratégie nationale du Sénégal, baptisée "Sénégal émergent", fixe comme objectifs de fournir un accès universel à l'énergie d'ici 2025 et de devenir un pays à revenu intermédiaire d'ici 2035. Et pour y arriver et financer la transition énergétique, le pays a besoin de moyens. Selon la ministre sénégalaise du Pétrole, Aissatou Sophie Gladima, "l’une des meilleures manières pour nous de financer notre transition énergétique est d’exploiter notre gaz - pour payer les recherches, l’industrialisation et investir dans les énergies renouvelables. Il nous faut marcher sur ces deux pieds pour tenir debout."

En plus de Taïba Ndiaye, le pays a déjà construit un certain nombre de centrales solaires photovoltaïques à grande échelle et a lancé des programmes pour soutenir les systèmes solaires photovoltaïques décentralisés dans les zones rurales.  

Ces investissements ont permis au Sénégal de dépasser, dès 2022, ses objectifs en matière d'énergies renouvelables fixés dans sa contribution déterminée au niveau national (CDN) pour 2030.